ANOM : LES COLONIES FRANCAISES

Si vos ancêtres sont nés, ont vécus ou ont travaillé dans les départements d’outre-mer ou les anciennes colonies françaises, les Archives Nationales d'Outre-mer (ANOM) vous permettront de compléter votre histoire familiale. Vous y trouverez des documents entre le XVIIe et le XXe siècle.

24 juillet 1534 : Jacques Cartier débarque à Gaspé, au Canada. C’est le début de l’Empire Colonial Français qui s’étend sur deux périodes : le premier empire jusqu’en 1815, et le second empire après 1815. Et pourtant, ce n’est qu’en 1710 qu’est créé le Bureau des Colonies, rattaché au Ministère de la Marine. 1858 voit la création d’un ministère spécifique à l’administration de l’Algérie et des Colonies. Le Ministère de la Marine gère de nouveau les colonies à partir de 1860. Le 5 juillet 1962 marque la fin de la colonisation avec l’indépendance de l’Algérie.

Depuis 1966, les Archives nationales d'outre-mer (ANOM), installées à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, conservent et mettent à disposition plus de trois siècles d'histoire au travers des archives des ministères chargés de l'empire colonial français, ainsi que des archives des anciennes colonies et de l'Algérie jusqu'à leur indépendance. Nous y retrouvons les traces laissées par l’administration française dans sept régions du monde soit au total 49 territoires (départements ou colonies). 

La France y est présente dans les Petites Antilles formées de la Guadeloupe, la Martinique, Saint Barthélémy, Sainte Lucie, Saint Martin, dont le territoire est partagé avec les Pays-Bas. Plus au nord, il y a Saint Domingue (actuellement Haïti), et dans le sud la Guyane.

Côté registres en ligne, il est possible de remonter jusqu’en 1639 pour la commune de Capesterre en Guadeloupe.

Ces îles ont été marquées par l’esclavage. Dans les actes de Saint Domingue, l’indexation permet de retrouver les actes avec la mention esclave, principalement dans les actes de baptêmes et ce jusqu’à l’interdiction de cette inscription en 1778.

Une curiosité parmi les registres de la Martinique où un premier mariage est noté sur les registres paroissiaux en 1662 et sur la même page l’on trouve des actes de 1682 et 1686.

Plusieurs de ces territoires sont actuellement des départements français. Leurs histoires se retrouvent donc aussi dans les archives départementales dédiées.

L’explorateur Jacques Cartier découvre le golfe du Saint-Laurent dès 1534. Il plante une croix de trente pieds de haut dans le sol de la péninsule de Gaspé et prend possession du territoire au nom de François 1er, roi de France. Les Français s’installent durablement au Canada à partir de 1608 avec la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain. Les archives de l’île Saint Jean, de nos jours l’île du Prince Edouard, et de l’hôpital de Québec sont parvenues jusqu’à nous. L’Ile Royale est administrée par la France de 1715 à 1758. Elle fut rebaptisée par les Anglais l’île du Cap-Breton.

Saint Pierre et Miquelon fut colonie française depuis 1763, puis occupée par les Anglais de 1778 à 1816, date à laquelle elle redevient française pour devenir territoire d’outre-mer en 1946.

En 1778, la France est engagée dans la guerre d’indépendance des Etats-Unis jusqu’à la signature du Traité de Paris le 3 septembre 1783. Si l’un de vos ancêtres, qu’il soit soldat ou marin, a péri sur les différents champs de batailles, vous le retrouverez dans les registres des décès des hôpitaux.

Quant à la Louisiane, elle fut nommée ainsi en 1682 par Cavelier de la Salle en l’honneur du roi Louis XIV. Elle fut aussi colonie espagnole, anglaise puis vendue aux Etats-Unis par Napoléon en 1803. Un portail spécifique à la Louisiane française permettra de compléter vos recherches : http://www.louisiane.culture.fr/fr/index2.html

La présence française au Sénégal date de 1689, lorsque Louis Caullier, originaire de Dieppe, fonde Saint-Louis-du-Sénégal pour le compte de la Compagnie du Cap-Vert et du Sénégal.

Au XIXe siècle, la France étend son empire colonial en Afrique avec la prise d’Alger (1830). D’autres territoires s’ajouteront à l’Algérie française : le Gabon (1839), la Côte d’Ivoire (1842), le Congo (1886), la Guinée (1891), la Haute-Volta (1891), la Mauritanie (1891), le Soudan français (1892), la Côte française des Somalis (1893), le Dahomey (1894), l’Oubangui-Chari (1894), le Niger (1901) et le Tchad (1902).

La majorité de ces territoires retrouveront leur indépendance dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Dans les archives numérisées, des registres hospitaliers témoignent de la courte présence française au Cap de Bonne Espérance (1782-1784) et en Egypte (1867-1870).

La France est présente sur deux des îles Mascareignes : La Réunion, colonie française sous le nom d’Île Bourbon en 1642, qui portera le nom d’Île Bonaparte (1806), et l’Ile de France (1715-1810) l’actuelle Île Maurice.

Viennent s’ajouter Anjouan, la Grande Comore et Mohéli, sous protectorat français de 1886 à 1912, lesquelles font partie de l’Archipel des Comores avec l’île de Mayotte, achetée par la France le 25 avril 1841 au sultan Andriantsoli, notre 100ème département français depuis mars 2011.

L’Archipel des Seychelles est une possession française de 1743 à 1814. Quant à leur grande voisine Madagascar, appelée aussi l’Île Rouge, elle est placée sous protectorat français en 1885, puis devient une colonie en 1896 jusqu’à obtenir son statut de territoire d’outre-mer en 1946. Elle retrouve son indépendance en 1960.

En Extrême Orient on dénombre 5 territoires.

L’Inde, où François Martin crée, en 1671, le premier comptoir à Pondichéry pour le compte de la Compagnie des Indes. D’autres comptoirs suivront : Mahé (1721), Karikal (1738) et Yanaon (1751).

Le Cambodge qui est sous protectorat français dès 1864, tout comme le Laos en 1893. Ces deux protectorats cesseront en 1946.

La Chine : les archives numérisées nous proposent les registres de décès des hôpitaux français établis en Chine à Macao, Hongkong et Shangaï dont une partie de la ville fut concession française de 1849 à 1946.

Le Vietnam, composé de la colonie de Cochinchine et des protectorats de l’Annam et du Tonkin, fait partie de l’Union indochinoise en 1887. Il devient un État associé de l’Union française en 1948 et par la déclaration franco-vietnamienne du 18 avril 1954, accède à son indépendance.

Napoléon III souhaite renforcer la présence de la France dans l’Océan Pacifique. Ainsi, en septembre 1853, la Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française, incluant les Îles Loyauté en 1864.

Les îles Wallis et Futuna, sous protectorat français de 1842 à 1961, sont rattachés à la Nouvelle Calédonie en 1910.

Les Nouvelles-Hébrides est un condominium franco-britannique de 1887 à 1980. L’archipel accède à l’indépendance en 1980 sous le nom de République du Vanuatu.

La Polynésie française est constituée de cinq archipels soit au total 118 îles.

Les Iles du Vent (Tahiti et Moorea) furent placées sous protectorat français en 1842 (traité avec la reine Pomaré IV) tout comme les îles Marquises.

Les Établissements français de l’Océanie furent constitués en 1881 à la suite de l’annexion des îles Tuamotu, de l'archipel des Australes avec les iles de Rapa, Tubuaï et Raïvavae. En 1882, vinrent s’ajouter les îles Gambier, puis les Îles sous le Vent en 1898 comprenant Bora-Bora, Huahine, Maupiti, Raiatea et Tahaa, Rurutu en 1900 et Rimatara en 1901.